Les dix-sept copains pratiquent la chasse depuis longtemps. Leur permis de chasser est valable sur l’ensemble du territoire national. Ils aiment passionnément la chasse. Au point de la pratiquer quand elle est fermée. Samedi 9 mars, ils se sont donné rendez-vous sur une propriété privée, le parc de la Faisanderie, à Entrains-sur-Nohain, pour un petit massacre entre gens de bonne compagnie.
Les inspecteurs de l’environnement de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage de la Nièvre suspectaient qu’une « chasse au petit gibier pouvait être organisée en période de fermeture de la chasse, dans le nord de la Nièvre » le deuxième week-end de mars, précisait hier le chef du service départemental de l’ONCFS, François Pohu.
« La chasse à la perdrix ferme le 31 décembre, celle du faisan, comme celle du canard, ferme le 31 janvier » rappelle François Pohu. « Or, cinquante-six pièces de gibier de ces espèces ont été saisies samedi. » Après plusieurs heures de guet, les équipes de l’ONCFS (quatre agents) caractérisaient les faits de braconnages, ayant comptabilisé pas moins de 280 coups de feu tirés et du petit gibier prélevé en nombre.
La limite de compétence de l’ONCFS ayant été atteinte, la gendarmerie a été saisie. Une quinzaine de militaires de Clamecy, de Cosne et du Psig de Cosne sous les ordres du capitaine Touioui sont intervenus. « Une affaire hors normes pour le département de la Nièvre » a commenté l’officier. « La quasi-totalité des chasseurs sont très expérimentés. » Sur les dix-sept mis en cause, deux seulement sont Nivernais, les quinze autres sont de l’Yonne, résidant dans le secteur de Sens.
« Au regard de leur expérience, ils savaient très bien que la chasse était fermée. » Ils le savaient si bien qu’ils ont refusé d’ouvrir les portes du domaine. « Il y avait flagrant délit, mais ils ne nous répondaient pas, se contentant de nous regarder. Nous avons été obligés d’user de la force pour pénétrer sur les lieux. »
Des délits passibles de quatre ans d'emprisonnement
Le parquet de Nevers, contacté, ayant donné son aval pour briser les cadenas isolant la propriété du reste du monde, les gendarmes ont réalisé 21 perquisitions, relevé 20 délits et saisi 56 pièces de gibier, 19 armes de chasse et 6 chevrotines. Le gibier n’a pas été saisi sur place, mais trouvé, après recherches, dissimulé dans une ferme proche, avec des armes de chasse.
Cinquante-six pièces de gibier et 19 armes de chasse ont été saisies. (Photo gendarmerie et ONCFS)
Ces délits sont passibles et quatre ans d’emprisonnement et de 60.000 euros d’amende. Ce beau linge comparaîtra d’ici quelque temps au tribunal correctionnel de Nevers pour expliquer ses arrangements avec le règlement.