par pat 62 Mer 5 Juin - 15:24
Pour contrer le projet de parc éolien en mer au large de Courseulles-sur-mer, European platform against windfarms brandit son soutien au classement des Plages du débarquement au patrimoine mondial, initié par la région Basse-Normandie… également actrice du développement des énergies marines renouvelables.
Les 603 organisations membres d’European platform against windfarms (24 pays européens) proposent actuellement une pétition internationale en ligne « pour l’abandon d’un projet complexe éolien en mer et corrélativement le classement des Plages du débarquement au patrimoine mondial de l’Unesco afin que ces plages soient définitivement protégées de l’industrialisation ».
Le projet dénoncé consiste en l’implantation au large de Courseulles-sur-mer (Calvados) de 75 éoliennes de six mégawatts chacune dans le cadre du premier appel d’offres lancé par l’Etat en 2011 pour le développement des énergies marines renouvelables. Cette ferme offshore fournira 1 500 gigawatts par an à partir de 2018. Jean-Louis Butré est le président d’European platform against windfarms (EPAW) : « Est-ce qu’on peut déshonorer la France mondialement pour faire 0,2 % de l’électricité nationale alors qu’on en exporte 15 % ? »
L’association européenne en appelle à la communauté internationale. Au-delà de la pétition, elle a envoyé des courriers auprès de plusieurs chefs d’Etat et intervient dans les médias à travers le monde pour faire pression sur l’Unesco.
Différents mais complémentaires pour la région - Pour autant, le conseil régional de Basse-Normandie, qui est à la fois initiateur de la candidature des Plages du débarquement au patrimoine mondial et acteur du développement des énergies marines renouvelables sur son territoire, ne veut pas entrer dans la polémique. Les choses sont claires, selon le conseiller régional Raphaël Chauvois, délégué au tourisme, en charge du classement desPlages du débarquement et de l’éolien offshore : « Ce sont deux projets différents mais tout à fait complémentaires. Il ne faut pas confondre histoire et modernité. Il faut relativiser. L’avenir de la Normandie est en jeu. »
En termes économiques, le tourisme de mémoire représente chaque année pour la région près de cinq millions de visiteurs sur les cinq plages du D-Day (Utah, Omaha, Gold, Sword et Juno). Le développement de l’éolien offshore est de son côté considéré comme un levier de croissance, notamment porteur de 1 600 emplois.
Le projet fait actuellement l’objet d’un débat public engagé par la commission nationale du débat public, jusqu’au 20 juillet 2013. « Tout un chacun est invité à y exprimer son opinion », rappelle Raphaël Chauvois qui, jeudi 30 mai, a lancé aux côtés de son président Laurent Beauvais le site internet www.liberte-normandie.com pour recueillir un maximum de soutien à la candidature des Plages du débarquement à l’inscription au patrimoine mondial de l’Unesco.