Discussion passionnée autour du permis de chasser à 200 euros
La réforme du permis de chasser à moins de 200 euros semble être devenue en quelques jours le symbole du lancement des réformes de la chasse française, pour autant les validations départementales demeurent avec leur singularité.
Il suffisait de lire le communiqué de presse de la FNC du 15 février dernier qui salue la satisfaction de Willy Schraen à la sortie de l’Elysée pour comprendre l’ambiguïté qui s’est installée parmi de nombreux nemrods :
« Dans un échange extrêmement cordial et constructif, le Président de la République a donné son feu vert pour ouvrir le chantier de la réforme du permis de chasser à 200 euros ».
Même s’il était bien dans les premières intentions du Président des chasseurs de « mettre fin au permis départemental de l’ordre de 160 à 170 euros et au permis national de l’ordre de 430 à 440 euros au profit d’un document unique, pour chasser partout, à un prix raisonnable, accessible pour tous », posture tenue en octobre 2016 lors de la présentation des grandes orientations pour remettre la chasse au cœur des préoccupations de la société - Le projet d’un document unique semble aujourd’hui être abandonné au profit du maintien des validations départementales à leurs niveaux de tarifs actuels et avec l’instauration d’une validation nationale aux alentours de 200 euros pour ceux qui le souhaitent, tel est le véritable enjeu !
Une économie substantielle de 200 euros par chasseur
Quelques 100.000 chasseurs espérés feraient ainsi l’économie de plus de 200 euros sur la validation annuelle de leur permis de chasser, soit une enveloppe de près de 19M€ gagnée et rendue possible grâce à l’instauration d’une « nouvelle clef de répartition des recettes » et surtout par l’abandon du droit de timbre de 4€ rendu à l’ONCFS suite à l’évolution de ses missions historiques, en vue de son intégration programmée à l’Agence Française de la Biodiversité (AFB) comme acteur de la « police de la nature ».
A l’heure où il est demandé aux régions de se « décongestionner », certains auraient espéré que la réforme aborde également le « nivellement » du prix de la redevance annuelle des chasseurs au niveau des régions, mais la question semble avoir été écartée par la base, entendez par là par les fédérations départementales des chasseurs.
Avec 250.000 élus bénévoles, 23.000 emplois, 95 fédérations départementales ou interdépartementales et 13 fédérations régionales, la volonté des instances est plutôt de renforcer le maillage régional et rural, alors fermons les yeux et rappelons nous que la chasse est financée par les seuls chasseurs !
On entend souvent dire que le chasseur français est râleur ! Aussi, il serait bien de reconnaître que certaines présentations font désordre et gagneraient à plus de simplicité.
« Passer d’une relation institutionnelle à une relation sociétale avec le chasseur »,, si tel est le souhait du monde fédéral, il y aura certainement lieu, là aussi un jour, la nécessité d’harmoniser, de « niveler » et si possible par le bas !
Pour l’heure, les réactions des chasseurs semblent être unanimes et saluent l’investissement des dirigeants de la chasse à provoquer l’entrée de la chasse dans le XXIème siècle.
« La réforme du permis de chasser à 200 euros » demeurera comme un symbole, mais il nous faut rappeler que cette mesure n’est qu’une parmi « les 30 propositions de la chasse française » écrites par les représentants des chasseurs et acceptées par le Président de la République.
Les associations cynégétiques spécialisées, quoique un temps décriées car entraînant avec elles la légitime colère des chasseurs, ont pleinement joué leur rôle syndical en cette période, maintenant la pression sur le pouvoir politique durant les négociations ; le temps est aujourd’hui celui de la concorde entre chasseurs passionnés.
Administrateur Libertychasse
Lille, le 19.02.2018.