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Des dizaines de chiens malades après l’ouverture de la chasse en Picardie maritime
Des chasseurs ont vu leurs animaux tomber malades – certains sont morts rapidement – juste après les battues dans des champs de betteraves, le 20 septembre. Un phénomène qui n’a trouvé aucune explication certifiée.
Que s’est-il passé le jour de l’ouverture de la chasse en plaine, dimanche 20 septembre, en Picardie maritime ? Selon nos informations, des dizaines de chiens sont tombées malades – certains sont morts – après des battues sur diverses parcelles du Vimeu, probablement victimes d’empoisonnement.
Depuis, les témoignages affluent, sous couvert d’anonymat. « La chienne, un springer de 7 ans, est morte sur la route du vétérinaire. On l’avait mise dans son chenil pour qu’elle se repose, après la battue. On l’a retrouvée vers 13 h 45. Elle avait vomi partout », explique un propriétaire d’Arrest.
David, un fusil valéricain, vient de perdre son springer de 12 ans : « Elle est partie dans la nuit du 2 octobre, après avoir été soignée. Mon autre chienne de 5 ans, un croisé breton-springer, est toujours malade. Elle a une infection pulmonaire. Elle a commencé à tousser le midi, en revenant de la chasse. Je vais chez le vétérinaire tous les trois jours. » Il avait chassé sur « une pièce de betteraves, près du bois Houdent à Saint-Valery », avec un autre chasseur d’Estréboeuf, qui, lui, « a perdu son labrador ».
Un autre habitant d’Arrest, qui avait chassé sur sa commune et à Saigneville, amende : « Lorsque j’ai emmené mon chien, un épagneul breton de 9 ans à la clinique vétérinaire de Oisemont, le 21 septembre, une quinzaine de chiens étaient pris en charge. Le mien est resté hospitalisé 48 heures. Son sang a été nettoyé mais son foie est touché. »
Aucune plainte recensée par les gendarmes
Le nombre exact d’animaux touchés est difficile à établir ; tout comme les lieux précis des faits. La compagnie de gendarmerie d’Abbeville dit n’avoir reçu aucune plainte. Roland Moitrel, président de la Société de chasse de Saint-Valery-sur-Somme confirme « avoir été averti mais aucune plainte n’a été déposée chez nous. » « Déposer plainte contre qui ? On ne peut pas faire des accusations sans savoir, tranche David. C’est compliqué. » Chasseurs et agriculteurs sont en effet intimement liés. Notamment car les uns assouvissent leur passion en ayant l’autorisation de traverser les terres des autres, qui apprécient aussi la régulation du gibier.
A.M.
« Je ne crois pas à la cause du produit phytosanitaire »
En plein débat sur l’usage des néonicotinoïdes sur les semences de betteraves sucrières, ce phénomène interroge. Il n’avait pas plu avant l’ouverture. Certains chasseurs se demandent si les champs avaient été traités avec une molécule qui aurait touché la truffe et le poil des chiens. « Il n’y a eu aucun traitement fongicide et insecticide sur Saint-Valery. Je ne crois pas à la cause du produit phytosanitaire », explique Édouard Brunet, agriculteur à Cayeux-sur-Mer, qui exploite des parcelles à Saint-Valery et vice-président des Jeunes agriculteurs de la Somme. Il a téléphoné à trois autres agriculteurs du secteur pour s’en assurer. Il avance l’hypothèse « de boulettes lancées par une paire d’illuminés » (anti-chasse, anti-pesticides) ou « une mauvaise herbe toxique qui peut se développer ».
Nicolas Portois, trésorier-adjoint de la Fédération de chasse de la Somme, pense à « un coup de chaud ». Emmanuel Lavoisier, directeur-adjoint de la Fédération, soupçonne « un acte de malveillance. Cela n’a rien à voir avec les produits agricoles. Des analyses ont été faites par le biais des vétérinaires. » Les retours sont attendus « d’ici 15 jours à trois semaines ». Ils donneront peut-être un début de réponse à cette hécatombe.
Une trentaine de cas pris en charge à Friville-Escarbotin
À la suite de l’ouverture de la chasse, la clinique vétérinaire de Friville-Escarbotin indique avoir pris en charge « une trentaine de cas ». « Une dizaine a été hospitalisée ; les autres ont été suivis en consultation. Il y en a que l’on a dû euthanasier car ça tournait mal », affirme Séverine Vancaeneghem, qui a eu connaissance de cinq décès (hors ceux morts au domicile de leurs maîtres). La vétérinaire poursuit : « Au début, ils présentaient les symptômes d’une grosse fatigue, que l’on pouvait mettre sur le compte de la reprise de la chasse et de la chaleur. Ils avaient peut-être forcé. » Selon les chiens, plusieurs autres pathologies ont été observées : troubles digestifs, perte d’appétit, hausse de température. D’autres ont évolué avec des « insuffisances rénale et hépatique ou encore pulmonaire. Les propriétaires se posaient des questions. Il y a encore des cas que nous suivons. Malgré les traitements, les chiens ne se remettent pas. C’est la première fois que l’on voit cela. »
Des chasseurs ont vu leurs animaux tomber malades – certains sont morts rapidement – juste après les battues dans des champs de betteraves, le 20 septembre. Un phénomène qui n’a trouvé aucune explication certifiée.
Que s’est-il passé le jour de l’ouverture de la chasse en plaine, dimanche 20 septembre, en Picardie maritime ? Selon nos informations, des dizaines de chiens sont tombées malades – certains sont morts – après des battues sur diverses parcelles du Vimeu, probablement victimes d’empoisonnement.
Depuis, les témoignages affluent, sous couvert d’anonymat. « La chienne, un springer de 7 ans, est morte sur la route du vétérinaire. On l’avait mise dans son chenil pour qu’elle se repose, après la battue. On l’a retrouvée vers 13 h 45. Elle avait vomi partout », explique un propriétaire d’Arrest.
David, un fusil valéricain, vient de perdre son springer de 12 ans : « Elle est partie dans la nuit du 2 octobre, après avoir été soignée. Mon autre chienne de 5 ans, un croisé breton-springer, est toujours malade. Elle a une infection pulmonaire. Elle a commencé à tousser le midi, en revenant de la chasse. Je vais chez le vétérinaire tous les trois jours. » Il avait chassé sur « une pièce de betteraves, près du bois Houdent à Saint-Valery », avec un autre chasseur d’Estréboeuf, qui, lui, « a perdu son labrador ».
Un autre habitant d’Arrest, qui avait chassé sur sa commune et à Saigneville, amende : « Lorsque j’ai emmené mon chien, un épagneul breton de 9 ans à la clinique vétérinaire de Oisemont, le 21 septembre, une quinzaine de chiens étaient pris en charge. Le mien est resté hospitalisé 48 heures. Son sang a été nettoyé mais son foie est touché. »
Aucune plainte recensée par les gendarmes
Le nombre exact d’animaux touchés est difficile à établir ; tout comme les lieux précis des faits. La compagnie de gendarmerie d’Abbeville dit n’avoir reçu aucune plainte. Roland Moitrel, président de la Société de chasse de Saint-Valery-sur-Somme confirme « avoir été averti mais aucune plainte n’a été déposée chez nous. » « Déposer plainte contre qui ? On ne peut pas faire des accusations sans savoir, tranche David. C’est compliqué. » Chasseurs et agriculteurs sont en effet intimement liés. Notamment car les uns assouvissent leur passion en ayant l’autorisation de traverser les terres des autres, qui apprécient aussi la régulation du gibier.
A.M.
« Je ne crois pas à la cause du produit phytosanitaire »
En plein débat sur l’usage des néonicotinoïdes sur les semences de betteraves sucrières, ce phénomène interroge. Il n’avait pas plu avant l’ouverture. Certains chasseurs se demandent si les champs avaient été traités avec une molécule qui aurait touché la truffe et le poil des chiens. « Il n’y a eu aucun traitement fongicide et insecticide sur Saint-Valery. Je ne crois pas à la cause du produit phytosanitaire », explique Édouard Brunet, agriculteur à Cayeux-sur-Mer, qui exploite des parcelles à Saint-Valery et vice-président des Jeunes agriculteurs de la Somme. Il a téléphoné à trois autres agriculteurs du secteur pour s’en assurer. Il avance l’hypothèse « de boulettes lancées par une paire d’illuminés » (anti-chasse, anti-pesticides) ou « une mauvaise herbe toxique qui peut se développer ».
Nicolas Portois, trésorier-adjoint de la Fédération de chasse de la Somme, pense à « un coup de chaud ». Emmanuel Lavoisier, directeur-adjoint de la Fédération, soupçonne « un acte de malveillance. Cela n’a rien à voir avec les produits agricoles. Des analyses ont été faites par le biais des vétérinaires. » Les retours sont attendus « d’ici 15 jours à trois semaines ». Ils donneront peut-être un début de réponse à cette hécatombe.
Une trentaine de cas pris en charge à Friville-Escarbotin
À la suite de l’ouverture de la chasse, la clinique vétérinaire de Friville-Escarbotin indique avoir pris en charge « une trentaine de cas ». « Une dizaine a été hospitalisée ; les autres ont été suivis en consultation. Il y en a que l’on a dû euthanasier car ça tournait mal », affirme Séverine Vancaeneghem, qui a eu connaissance de cinq décès (hors ceux morts au domicile de leurs maîtres). La vétérinaire poursuit : « Au début, ils présentaient les symptômes d’une grosse fatigue, que l’on pouvait mettre sur le compte de la reprise de la chasse et de la chaleur. Ils avaient peut-être forcé. » Selon les chiens, plusieurs autres pathologies ont été observées : troubles digestifs, perte d’appétit, hausse de température. D’autres ont évolué avec des « insuffisances rénale et hépatique ou encore pulmonaire. Les propriétaires se posaient des questions. Il y a encore des cas que nous suivons. Malgré les traitements, les chiens ne se remettent pas. C’est la première fois que l’on voit cela. »
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