par bambimboum Jeu Fév 22 2018, 17:22
Dégradations. Hier mercredi, neuf Normands ont été interpellés. Ils sont soupçonnés d’être responsables d’avoir renversé un véhicule de la gendarmerie lors de la manifestation des chasseurs, sur le pont de Normandie.
Les gendarmes ont tapé fort dans le monde de la chasse, hier mercredi matin. « Neuf personnes ont été interpellées en Normandie, en dehors du département de la Seine-Maritime, confirme le procureur de la République au Havre, François Gosselin. Ils sont principalement originaires de la Manche, mais certains habitent dans le Calvados et un seul dans l’Eure. Un dixième vivant dans le département du Nord n’a pas pu être interpellé », précise le magistrat du parquet.
Ces chasseurs ont été appréhendés dans le cadre des dégradations commises sur du matériel de la gendarmerie, dont une voiture qui avait été renversée lors de la manifestation des chasseurs sur le pont de Normandie, le 10 février dernier (lire nos éditions du 12 février). On leur reproche également « une tentative de vol de matériel dans le véhicule dégradé », ainsi que des violences sur un gendarme. « L’un d’eux avait été légèrement blessé après des jets de projectiles », une bouteille en verre, indique le magistrat du parquet.
Dans le cadre d’une opération menée par la Section de recherche (SR) de Rouen, qui a mobilisé près de 70 gendarmes de Seine-Maritime, les neuf interpellés âgés d’une vingtaine d’années ont été placés en garde à vue.
De nombreuses vidéos exploitées
« Chaque cas va être étudié pour savoir s’il est impliqué ou non. Il est compliqué d’isoler qui a fait quoi. C’est à partir des auditions des suspects, mais aussi de l’exploitation des vidéos prises par les gendarmes, les vidéos protection et celles postées sur internet » que la responsabilité de chacun sera déterminée, développe le procureur, très prudent. Hier soir, des prolongations de garde à vue se profilaient, d’après la même source.
Charles Santerne, vice-président de l’Association de chasse sur le domaine public maritime (ACDPM) considère que les personnes responsables « ne sont plus des chasseurs, mais des casseurs. Chacun doit répondre de ces actes. On était là pour défendre une revendication légitime », à savoir la prolongation de la saison de chasse de l’oie cendrée jusqu’au 28 février au lieu du 31 janvier. « Les mouvements de violences extrêmes, je les dénonce », poursuit-il. « Le groupement des chasseurs en colère » souhaite se rassembler route de l’Estuaire dans l’agglomération havraise, samedi après-midi. Alain Durand, président de la Fédération de chasse en Seine-Maritime, et Charles Santerne ont appelé à ce que cet événement n’ait pas lieu. « D’autant plus qu’on a eu la garantie du président de la République que la chasse de l’oie cendrée sera prolongée en février, l’année prochaine », précise Charles Santerne.
Suzelle GAUBE