TROIS JOURS TROP TARD! (Article publié sur migrateurs)
Toute la saison , nous avons mangé les guignettes à attendre que les canards nous rendent visite. Les éléments ont été contre nous jusqu’ à fin janvier, avec l’arrivée du grand froid. Finalement les becs plats sont arrivés, mais très en retard….
Un des charmes de la chasse du gibier migrateur, et plus particulièrement du gibier d’eau, est que nous autres chasseurs, ne maîtrisons rien ou si peu …L ‘hiver qui s’achève nous l’a prouvé une nouvelle fois .La saison 2010/2011 nous avait gâtés comme rarement; celle qui vient de fermer a été, pour beaucoup d’entre nous, une souffrance continue. Et pour cause: pas un bec plat pour soigner les canardites aiguës dont nous souffrons largement du Nord aux Pyrénées Atlantiques, en passant par la Camargue.
Un mois de juillet froid et humide laissait présager un bon début de saison mais ce présage n’a pas tenu: la saison a été pourrie. Tout d’abord nous avons vécu une histoire d’eau… c est une évidence, mais il convient de la rappeler: difficile de chasser le gibier d’eau… sans eau !Or le printemps fut marqué par une sécheresse rare. Les nappes au plus bas, les rivières en cours d’été dès avril, de nombreux plans d’eau à sec et des températures estivales ont marqué les printemps 2011.Un mois de juillet plus humide n’y changera rien. L ‘ouverture se fait partout sans eau-à l’exception des flaques bénéficiant de la marée-et donc sans gibier. Cette misère en eau se prolonge. Les pluies d’automne se font attendre.
Septembre est sec désespérément sec. Les mares restent basses et les marais arides. Pour couronner le tout, les températures sont plus hautes qu’en juillet et stagnent au niveau de celles d’août .Fin septembre à la frontière belge, les huttiers chassent à la botte en caleçon. En Camargue et en G ironde, on guette, si ce n’est les canards, l’air par 30° C à l’ombre. C ‘est l’enfer au marais. Heureusement, les bécassines montrent enfin le bout de leur bec à partir du 25 septembre, mais pour le reste, quelle tristesse.
Les carnets de huttes raisonnent aux rythmes des RAS. Les marais sont vides, sans eau, sans oiseaux…Octobre hérites de septembre: chaud, sec et toujours sans vent porteur. La misère quoi!
15°C AU MOIS DE DECEMBRE
La toussaint envoie bien quelques bécasses en repérages, mais le gibier d’eau n est toujours pas au rendez vous. Au début de la deuxième semaines de novembre, le temps se met enfin en place. Les « zonzons » arrivent, suivies de siffleurs ,sarcelles et pilets. Le morale des huttiers-pourtant bien bas- commence, à remonter . Quelques belles nuits sont réalisées . Les oies sont légions entre le 8 et 15 novembre et amusent spécialistes des ancéridés ou novices . Malheureusement, le temps repasse vite, trop vite au sud-ouest. Les températures remontent en flèches et même si l’eau arrive enfin massivement, les canards restent la haut. Pourquoi bougerait-ils sur les îles Britanniques, en Hollande , au Danemark et sur les rives de la baltiques, il fait chaud et la nourriture foisonne . Décembre enregistre de records de température , jusqu’ a plus de 15 ° au nord de la loire. Les becs plat ne sont pas fou. Tant que le gîte et le couvert sont servis, a quoi bon prendre la route du sud? L a conséquence est simple. Le redouté RAS revient en force et monopolise a nouveau les carnet de hutte . Petite consolation: les sarcelles de septembre ont pointé le bout de leurs becs avec … deux mois de retard! Ce qui a pour mérite, depuis la mi -novembre, d’entretenir un petit fond de chasse, a coups de « sarcelles sauvent bredouille a la passer du matin » . Comme pour attester de ce climat qui marche sur la tête,
Mi-décembre des sarcelles d’été sont observées dans le nord, la somme, l’oise et l'indre et en très bon état. Etrange!
Les fetes passent sans le coup de passage habituel qui , en cette saison, profite au plus motivés. Le soir du 31, meme les feux d 'artiffices du village des flandres belge proches de la frontière n envoyent pas vers les huttes du nord, les bandes habituelles de rieuses. Les sauvaginiers dégoutés en arrivent a penser déjà a la fermeture, voire à la reproduction. Une années de vache maigre a vite oublier. Quelques sarcelles sont toujours en vadrouille un peu partout. mi-janvier les premiers pilets rouillés sont tués en Gironde et charente maritime. Cela sent la fin de la saison a plein nez . Enfin, pour décourager les derniers acharnés, les écolos nous agressent a nouveau, en faisant casser l 'accord négocié en 2011, permettant de chasser les oies jusqu'au 10 février... Le peuple des marais n'y croit plus, tout est foutu. on verra bien l'année prochaine.
La (demie) nuit de l année
Et là comme un miracle une rumeur arrive: Moscou serait figée par un froisd polaire. Des masses d'air venues de sibérie progresse vers nous . Le vent d'Est se cale depuis les pays baltes jusqu'a nos côtes. Le termomètre dégringole et s'affole. Les huttiers endormis se réveillent. C'est le grand coup! le ciel va être noir de canards. C' est le gros déboullage entendon un peu partout la télévison s'en mêle. Dans cinq jours, il fera moins 10° a Lille! L'expression populaire, " il fait un froid de canards!" Se verifie une nouvelle fois. Le froid, le vrai, le dur est là ; les canards aussi ... Les poses se succèdent . Tout est mélangé. Des boules énormes de sarcelles, siffleurs, pilets souchets et chipeaux sont vues. Les plongeurs sont aussi à la fête. Seules les rieuses résistent encore et restent plus au nord. Ce mardi soir est une nuit de rêve. C'est la nuit de l'année, sans aucun doute, mais a minuit c est fini...comme un pied de nez , les oiseaux tant attendues sont arrivées le nuit de fermeture quelques chanceux ont pu en profiter 6 heures durant... Pour une saison entière d'attente. Les quinzes jours qui ont suivi ont été fénoménaux en canards, mais sans oies! ainsi va à la chasse du gibier d'eau. Une nuit de fait par l'autre , une saison non plus .
Léon Mallé
Toute la saison , nous avons mangé les guignettes à attendre que les canards nous rendent visite. Les éléments ont été contre nous jusqu’ à fin janvier, avec l’arrivée du grand froid. Finalement les becs plats sont arrivés, mais très en retard….
Un des charmes de la chasse du gibier migrateur, et plus particulièrement du gibier d’eau, est que nous autres chasseurs, ne maîtrisons rien ou si peu …L ‘hiver qui s’achève nous l’a prouvé une nouvelle fois .La saison 2010/2011 nous avait gâtés comme rarement; celle qui vient de fermer a été, pour beaucoup d’entre nous, une souffrance continue. Et pour cause: pas un bec plat pour soigner les canardites aiguës dont nous souffrons largement du Nord aux Pyrénées Atlantiques, en passant par la Camargue.
Un mois de juillet froid et humide laissait présager un bon début de saison mais ce présage n’a pas tenu: la saison a été pourrie. Tout d’abord nous avons vécu une histoire d’eau… c est une évidence, mais il convient de la rappeler: difficile de chasser le gibier d’eau… sans eau !Or le printemps fut marqué par une sécheresse rare. Les nappes au plus bas, les rivières en cours d’été dès avril, de nombreux plans d’eau à sec et des températures estivales ont marqué les printemps 2011.Un mois de juillet plus humide n’y changera rien. L ‘ouverture se fait partout sans eau-à l’exception des flaques bénéficiant de la marée-et donc sans gibier. Cette misère en eau se prolonge. Les pluies d’automne se font attendre.
Septembre est sec désespérément sec. Les mares restent basses et les marais arides. Pour couronner le tout, les températures sont plus hautes qu’en juillet et stagnent au niveau de celles d’août .Fin septembre à la frontière belge, les huttiers chassent à la botte en caleçon. En Camargue et en G ironde, on guette, si ce n’est les canards, l’air par 30° C à l’ombre. C ‘est l’enfer au marais. Heureusement, les bécassines montrent enfin le bout de leur bec à partir du 25 septembre, mais pour le reste, quelle tristesse.
Les carnets de huttes raisonnent aux rythmes des RAS. Les marais sont vides, sans eau, sans oiseaux…Octobre hérites de septembre: chaud, sec et toujours sans vent porteur. La misère quoi!
15°C AU MOIS DE DECEMBRE
La toussaint envoie bien quelques bécasses en repérages, mais le gibier d’eau n est toujours pas au rendez vous. Au début de la deuxième semaines de novembre, le temps se met enfin en place. Les « zonzons » arrivent, suivies de siffleurs ,sarcelles et pilets. Le morale des huttiers-pourtant bien bas- commence, à remonter . Quelques belles nuits sont réalisées . Les oies sont légions entre le 8 et 15 novembre et amusent spécialistes des ancéridés ou novices . Malheureusement, le temps repasse vite, trop vite au sud-ouest. Les températures remontent en flèches et même si l’eau arrive enfin massivement, les canards restent la haut. Pourquoi bougerait-ils sur les îles Britanniques, en Hollande , au Danemark et sur les rives de la baltiques, il fait chaud et la nourriture foisonne . Décembre enregistre de records de température , jusqu’ a plus de 15 ° au nord de la loire. Les becs plat ne sont pas fou. Tant que le gîte et le couvert sont servis, a quoi bon prendre la route du sud? L a conséquence est simple. Le redouté RAS revient en force et monopolise a nouveau les carnet de hutte . Petite consolation: les sarcelles de septembre ont pointé le bout de leurs becs avec … deux mois de retard! Ce qui a pour mérite, depuis la mi -novembre, d’entretenir un petit fond de chasse, a coups de « sarcelles sauvent bredouille a la passer du matin » . Comme pour attester de ce climat qui marche sur la tête,
Mi-décembre des sarcelles d’été sont observées dans le nord, la somme, l’oise et l'indre et en très bon état. Etrange!
Les fetes passent sans le coup de passage habituel qui , en cette saison, profite au plus motivés. Le soir du 31, meme les feux d 'artiffices du village des flandres belge proches de la frontière n envoyent pas vers les huttes du nord, les bandes habituelles de rieuses. Les sauvaginiers dégoutés en arrivent a penser déjà a la fermeture, voire à la reproduction. Une années de vache maigre a vite oublier. Quelques sarcelles sont toujours en vadrouille un peu partout. mi-janvier les premiers pilets rouillés sont tués en Gironde et charente maritime. Cela sent la fin de la saison a plein nez . Enfin, pour décourager les derniers acharnés, les écolos nous agressent a nouveau, en faisant casser l 'accord négocié en 2011, permettant de chasser les oies jusqu'au 10 février... Le peuple des marais n'y croit plus, tout est foutu. on verra bien l'année prochaine.
La (demie) nuit de l année
Et là comme un miracle une rumeur arrive: Moscou serait figée par un froisd polaire. Des masses d'air venues de sibérie progresse vers nous . Le vent d'Est se cale depuis les pays baltes jusqu'a nos côtes. Le termomètre dégringole et s'affole. Les huttiers endormis se réveillent. C'est le grand coup! le ciel va être noir de canards. C' est le gros déboullage entendon un peu partout la télévison s'en mêle. Dans cinq jours, il fera moins 10° a Lille! L'expression populaire, " il fait un froid de canards!" Se verifie une nouvelle fois. Le froid, le vrai, le dur est là ; les canards aussi ... Les poses se succèdent . Tout est mélangé. Des boules énormes de sarcelles, siffleurs, pilets souchets et chipeaux sont vues. Les plongeurs sont aussi à la fête. Seules les rieuses résistent encore et restent plus au nord. Ce mardi soir est une nuit de rêve. C'est la nuit de l'année, sans aucun doute, mais a minuit c est fini...comme un pied de nez , les oiseaux tant attendues sont arrivées le nuit de fermeture quelques chanceux ont pu en profiter 6 heures durant... Pour une saison entière d'attente. Les quinzes jours qui ont suivi ont été fénoménaux en canards, mais sans oies! ainsi va à la chasse du gibier d'eau. Une nuit de fait par l'autre , une saison non plus .
Léon Mallé