AGRICULTURE – PÊCHE
Dans les Flandres, agriculteurs et chasseurs dénoncent la présence de "barbouzes" anglais et de leurs chiens
Par Cécile Bidault, France Bleu Nord
Jeudi 4 mai 2017 à 6:00
Francis Vermersch et Vincent Vandercolme à Uxem
Francis Vermersch et Vincent Vandercolme à Uxem © Radio France -
En Flandre, les agriculteurs lancent un cri d'alarme aux autorités. Ils s'inquiètent d'un phénomène qui prend de l'ampleur depuis quelques années : la présence de Britanniques qui entraînent leurs lévriers à la course, et saccagent leurs champs. Les chasseurs, eux, dénoncent un massacre des lièvres.
Ces derniers-temps, dans le Nord, plus précisément dans les Flandres, les agriculteurs et les chasseurs s'inquiètent et s'interrogent. Quasiment tous les week-end, ils voient débarquer dans leurs champs des grosses voitures immatriculées en Angleterre, avec à leur bord des Britanniques et des lévriers, qui saccagent leurs parcelles. Ces chiens grands et élancés, sont utilisés dans certains pays pour des courses. Les Britanniques en sont friands, même si le dernier cynodrome officiel a fermé récemment outre-manche.
Des barbouzes, des musclés aux mines patibulaires
A bord de leurs 4X4, ces Britanniques stationnent dans des champs. L'un reste au volant, tandis que les autres lâchent 4 ou 5 lévriers, qui courent à toute vitesse, à la poursuite de lièvres. Dès que le manège est repéré ou que quelqu'un tente d'intervenir, hommes et bêtes détalent, laissent les champs en piteux état, et les lièvres morts, et prennent la fuite via l'autoroute A16 toute proche. Francis Vermersch, Président du syndicat agricole FNSEA de Dunkerque, agriculteur retraité à Uxem, décrit "des gens avec beaucoup de muscles, beaucoup de tatouages, et des mines patibulaires. Ce sont sûrement des barbouzes, qui font du trafic. Pour prendre autant de risques, il y a sûrement beaucoup d'argent en jeu".
Francis Vermersch, président de la FNSEA du Dunkerquois
Appel aux autorités
Vincent Vandercolme, chasseur à Spycker, est déjà tombé nez à nez avec eux. "Nous avons échangé quelques mots pas très cordiaux dans la langue de Shakespeare, et le conducteur a démarré en trombe, pour récupérer les chiens et les hommes, et pouvoir prendre la fuite". Et il s'inquiète : "ils sont violents. On ne sait pas jusqu'où ça peut aller. Il faut que les autorités réagissent, pour éviter les bagarres". L'hiver dernier, un agriculteur qui tentait d'intervenir s'est pris un coup, et a été hospitalisé. Un autre a vu un de ses hangars partir en fumée, et tout le monde est persuadé qu'il s'agit d'un incendie criminel. "C'est très dangereux", renchérit Francis Vermersch, "si ça continue, il y aura des dérapages. Il faut leur infliger des sanctions sévères, pour qu'ils ne reviennent plus". Quelques interpellations ont déjà eu lieu, mais à part une infraction au code de la chasse, rien n'a pu être retenu contre ces Britanniques.
Reportage à Uxem
Un 4X4 immatriculé en Grande Bretagne pris en photo par un chasseur - Aucun(e)
Un 4X4 immatriculé en Grande Bretagne pris en photo par un chasseur -
Mystère autour de la présence de ces Britanniques dans la région
Alors qui sont ces hommes, et pourquoi viennent-ils faire courir leurs lévriers en France ? Les agriculteurs et les chasseurs victimes de ces pratiques ne peuvent qu'émettre des hypothèses, notamment celle d'un trafic de lévriers entre la Belgique et la Grande Bretagne : les chiens seraient entraînés dans notre région, avant d'être vendus à prix d'or pour ces courses outre-manche.
Dernière édition par hanck-hula le Jeu Mai 04 2017, 11:55, édité 1 fois