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Les plans de chasse sont-ils toujours nécessaires en 2023 ?
CHASSE AU SANGLIER
CHASSE DU BROCARD
le 18 mars 2023
Les plans de chasse ont-ils encore une utilité de nos jours ? C’est la question que se posent certains acteurs du monde cynégétique, 45 ans après l’instauration obligatoire de cette méthode pour certaines espèces de gibier. Force est de constater que les plans de chasse ont démontré leur utilité tout au long de cette moitié de siècle. Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, « les populations de grands animaux étaient très faibles », expliquait David Pierrard, directeur du domaine de Belval dans un entretien publié en février dernier.
Les bienfaits du plan de chasse
Grâce aux plans de chasse, entre autres, les populations de grands ongulés n’ont cessé de croître et cela se constate car nous sommes passés d’un « gibier de fond de chasse qui était le lapin de garenne au sanglier », analyse Romain Lasseur, docteur en toxicologie et écologie animale, et spécialiste des espèces invasives. Ces affirmations sont confirmées par les chiffres. Dans un rapport datant de mars 2019 sur comment « restaurer l’équilibre agro-sylvo-cynégétique pour une pleine maîtrise des populations de grand gibier », le sénateur Jean-Noël Cardoux et le député Alain Perea ont recensé le nombre de prélèvements d’animaux entre 1973 et 2018. En 45 ans, les prélèvements de sangliers ont été multipliés par 21, et par 11 pour le cerf et le chevreuil.
La mainmise de l’Etat sur les plans de chasse
Seuls les plans de chasse ne peuvent pas expliquer l’explosion du nombre de grands ongulés en France, il faudrait également parler de l’agriculture qui a elle aussi subi une transformation. Malgré le rôle positif qu’a joué le plan de chasse dans la préservation de certaines espèces, certains interlocuteurs que nous avons interrogés pour cet article, reprochent un mode de fonctionnement opaque et la mainmise de l’État sur les plans de chasse. En effet, c’est le préfet après avoir reçu l’avis de la Commission Départementale de la Chasse qui fixe le nombre minimal et le nombre maximal d’animaux à prélever annuellement dans l’ensemble du département. C’est précisément cette prérogative qui est dénoncée. « Les chasseurs sont impliqués dans les plans de chasse mais ils n’ont pas le pouvoir décisionnaire », souligne Romain Lasseur.
Serait-il possible qu’un jour les chasseurs deviennent seuls responsables de la gestion des populations de gibier sur leur territoire ? Les réponses sont dubitatives. « Je ne vois pas l’État faire confiance à 100% aux chasseurs », confie Julien Rodriguez, chasseur et gestionnaire de territoires. « C’est bien dommage, car la majorité des chasseurs sont assez responsables pour avoir de telles responsabilités », ajoute-t-il. De plus, les connaissances des chasseurs sur la faune et la flore qui les entourent est bien plus vaste qu’au siècle dernier. « Qui sait mieux que moi combien il y a d’animaux sur mon territoire », s’interroge Julien Gingembre, chasseur en Moselle et testeur pour Chassons. « Par exemple, cette année j’ai vu qu’il y avait moins de chevrillards. J’ai donc moins tiré de jeunes et un peu plus de chevrettes », raconte Julien, partisan d’un plan de chasse au chevreuil indifférencié (brocard, chevrette etc). D’après le scientifique Romain Lasseur, pour améliorer les plans de chasse il serait pertinent de réduire l’échelle pour se concentrer sur les territoires plus petits qu’un département entier. Il souhaite responsabiliser un peu plus les chasseurs en faisant une territorialisation des dégâts de gibier.
CHASSE AU SANGLIER
CHASSE DU BROCARD
le 18 mars 2023
Les plans de chasse ont-ils encore une utilité de nos jours ? C’est la question que se posent certains acteurs du monde cynégétique, 45 ans après l’instauration obligatoire de cette méthode pour certaines espèces de gibier. Force est de constater que les plans de chasse ont démontré leur utilité tout au long de cette moitié de siècle. Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, « les populations de grands animaux étaient très faibles », expliquait David Pierrard, directeur du domaine de Belval dans un entretien publié en février dernier.
Les bienfaits du plan de chasse
Grâce aux plans de chasse, entre autres, les populations de grands ongulés n’ont cessé de croître et cela se constate car nous sommes passés d’un « gibier de fond de chasse qui était le lapin de garenne au sanglier », analyse Romain Lasseur, docteur en toxicologie et écologie animale, et spécialiste des espèces invasives. Ces affirmations sont confirmées par les chiffres. Dans un rapport datant de mars 2019 sur comment « restaurer l’équilibre agro-sylvo-cynégétique pour une pleine maîtrise des populations de grand gibier », le sénateur Jean-Noël Cardoux et le député Alain Perea ont recensé le nombre de prélèvements d’animaux entre 1973 et 2018. En 45 ans, les prélèvements de sangliers ont été multipliés par 21, et par 11 pour le cerf et le chevreuil.
La mainmise de l’Etat sur les plans de chasse
Seuls les plans de chasse ne peuvent pas expliquer l’explosion du nombre de grands ongulés en France, il faudrait également parler de l’agriculture qui a elle aussi subi une transformation. Malgré le rôle positif qu’a joué le plan de chasse dans la préservation de certaines espèces, certains interlocuteurs que nous avons interrogés pour cet article, reprochent un mode de fonctionnement opaque et la mainmise de l’État sur les plans de chasse. En effet, c’est le préfet après avoir reçu l’avis de la Commission Départementale de la Chasse qui fixe le nombre minimal et le nombre maximal d’animaux à prélever annuellement dans l’ensemble du département. C’est précisément cette prérogative qui est dénoncée. « Les chasseurs sont impliqués dans les plans de chasse mais ils n’ont pas le pouvoir décisionnaire », souligne Romain Lasseur.
Serait-il possible qu’un jour les chasseurs deviennent seuls responsables de la gestion des populations de gibier sur leur territoire ? Les réponses sont dubitatives. « Je ne vois pas l’État faire confiance à 100% aux chasseurs », confie Julien Rodriguez, chasseur et gestionnaire de territoires. « C’est bien dommage, car la majorité des chasseurs sont assez responsables pour avoir de telles responsabilités », ajoute-t-il. De plus, les connaissances des chasseurs sur la faune et la flore qui les entourent est bien plus vaste qu’au siècle dernier. « Qui sait mieux que moi combien il y a d’animaux sur mon territoire », s’interroge Julien Gingembre, chasseur en Moselle et testeur pour Chassons. « Par exemple, cette année j’ai vu qu’il y avait moins de chevrillards. J’ai donc moins tiré de jeunes et un peu plus de chevrettes », raconte Julien, partisan d’un plan de chasse au chevreuil indifférencié (brocard, chevrette etc). D’après le scientifique Romain Lasseur, pour améliorer les plans de chasse il serait pertinent de réduire l’échelle pour se concentrer sur les territoires plus petits qu’un département entier. Il souhaite responsabiliser un peu plus les chasseurs en faisant une territorialisation des dégâts de gibier.
