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Alerte sécheresse: où l’on reparle de bons chasseurs et de mauvais chasseurs...
Le Nord est entré dans son sixième mois d’alerte sécheresse, le Pas-de-Calais dans son troisième. Pour faire respecter les arrêtés pris, la police de l’eau multiplie les contrôles, surtout depuis l’été. Le point sur qui joue le jeu et qui le joue moins, ou pas du tout...
Par Christian Canivez | Publié le 09/09/2019
Il est autorisé, en situation d’alerte sécheresse, le remplissage des étangs jusqu’à 30% de la profondeur maximale du plan d’eau. Mais aucun remplissage n’est autorisé en alerte renforcée. Photo Marc DemeureIl est autorisé, en situation d’alerte sécheresse, le remplissage des étangs jusqu’à 30% de la profondeur maximale du plan d’eau. Mais aucun remplissage n’est autorisé en alerte renforcée.
Interdictions d’arroser les pelouses, de laver sa voiture, de remplir piscines et plans d’eau, d’irriguer ou d’arroser ses cultures pendant la journée... Depuis avril pour le Nord et juillet pour le Pas-de-Calais, les habitants de la région sont tenus de respecter un certain nombre de mesures visant à limiter les usages de l’eau. L’alerte sécheresse, à un niveau renforcé dans certains secteurs du Nord doit faire changer nos habitudes.
Pour y veiller, la « police de l’eau » multiplie les contrôles, surtout depuis l’épisode de canicule du mois de juillet. Derrière cette police de l’eau on trouve les agents de la Direction départementale des territoires et de la mer (DDTM), ceux de l’Agence française de biodiversité (AFB), de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS), de la DREAL pour les industriels. Au total quelques dizaines d’agents pour la région auxquels s’ajoutent les services de police et de gendarmerie, habilités à contrôler et verbaliser.
Bilan des contrôles
Au 1er septembre, hors gendarmerie, on évalue à 520 jours-agents consacrés à des contrôles des usages de l’eau dans la région (plus de 400 dans le Nord, 120 dans le Pas-de-Calais, non concerné par le niveau d’alerte renforcée). Derrière ce chiffre, il faut imaginer qu’un agent, sur une journée, peut effectuer plusieurs contrôles, ne serait-ce que visuels.
Dans le Pas-de-Calais, aucune verbalisation ni d’action au pénal n’a été engagée. « L’arrêté est plutôt bien suivi, se félicite Denis Delcour, directeur de la DDTM, nous avons fait 11 rappels à la loi pour des arrosages interdits, dont 1 pour une commune et 9 interventions pour remplissages excessifs d’étangs ». La situation est plus tendue dans le Nord...
« Globalement, les gens jouent le jeu, le respect des arrêtés est plutôt correct, mais c omment voulez-vous qu’un particulier comprenne les restrictions si à côté il assiste au remplissage d’un étang de 4 hectares ? ».
Thierry Dutilleul, de la Mission Inter-Services de l’Eau et de la Nature (MISEN), ne veut surtout pas stigmatiser les chasseurs (1), les mettre tous dans le même panier, mais il reste que ces dernières semaines, les cas de non respect des arrêtés ce sont multipliés chez ces derniers : « Sur 40 non conformités dans le Nord, nous avons 6 agriculteurs, 3 collectivités, quelques particuliers mais surtout près d’une trentaine d’infractions concernant le remplissage d’étangs avec huttes de chasse ».
Amendes peu dissuasives
Des cas surtout recensés dans le bassin de la Sambre, de la Lys, de l’Yser, autour d’Hondschoote. Trois procédures au pénal sont engagées pour des cas de réitération. « Des étangs ont été remplis il y a deux mois, se sont vidés depuis et certains les remplissaient à nouveau, à ras-bord. C’est inacceptable », peste Thierry Dutilleul. « Le pire c’est que l’amende maximale encourue, de 1500 €, si elle est dissuasive pour les particuliers, ne l’est pas vraiment pour des gens qui louent leurs huttes de chasse plusieurs centaines d’euros la nuit... ». La chasse au gibier d’eau (ouvertures les 21 août et 15 septembre selon les espèces) s’accommode mal de la sécheresse. Forcément. Ses adeptes devront à terme revoir eux aussi, leurs habitudes.
(1) Sollicitée, la Fédération des chasseurs du Nord n’a pas donné suite à notre appel.
Le Nord est entré dans son sixième mois d’alerte sécheresse, le Pas-de-Calais dans son troisième. Pour faire respecter les arrêtés pris, la police de l’eau multiplie les contrôles, surtout depuis l’été. Le point sur qui joue le jeu et qui le joue moins, ou pas du tout...
Par Christian Canivez | Publié le 09/09/2019
Il est autorisé, en situation d’alerte sécheresse, le remplissage des étangs jusqu’à 30% de la profondeur maximale du plan d’eau. Mais aucun remplissage n’est autorisé en alerte renforcée. Photo Marc DemeureIl est autorisé, en situation d’alerte sécheresse, le remplissage des étangs jusqu’à 30% de la profondeur maximale du plan d’eau. Mais aucun remplissage n’est autorisé en alerte renforcée.
Interdictions d’arroser les pelouses, de laver sa voiture, de remplir piscines et plans d’eau, d’irriguer ou d’arroser ses cultures pendant la journée... Depuis avril pour le Nord et juillet pour le Pas-de-Calais, les habitants de la région sont tenus de respecter un certain nombre de mesures visant à limiter les usages de l’eau. L’alerte sécheresse, à un niveau renforcé dans certains secteurs du Nord doit faire changer nos habitudes.
Pour y veiller, la « police de l’eau » multiplie les contrôles, surtout depuis l’épisode de canicule du mois de juillet. Derrière cette police de l’eau on trouve les agents de la Direction départementale des territoires et de la mer (DDTM), ceux de l’Agence française de biodiversité (AFB), de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS), de la DREAL pour les industriels. Au total quelques dizaines d’agents pour la région auxquels s’ajoutent les services de police et de gendarmerie, habilités à contrôler et verbaliser.
Bilan des contrôles
Au 1er septembre, hors gendarmerie, on évalue à 520 jours-agents consacrés à des contrôles des usages de l’eau dans la région (plus de 400 dans le Nord, 120 dans le Pas-de-Calais, non concerné par le niveau d’alerte renforcée). Derrière ce chiffre, il faut imaginer qu’un agent, sur une journée, peut effectuer plusieurs contrôles, ne serait-ce que visuels.
Dans le Pas-de-Calais, aucune verbalisation ni d’action au pénal n’a été engagée. « L’arrêté est plutôt bien suivi, se félicite Denis Delcour, directeur de la DDTM, nous avons fait 11 rappels à la loi pour des arrosages interdits, dont 1 pour une commune et 9 interventions pour remplissages excessifs d’étangs ». La situation est plus tendue dans le Nord...
« Globalement, les gens jouent le jeu, le respect des arrêtés est plutôt correct, mais c omment voulez-vous qu’un particulier comprenne les restrictions si à côté il assiste au remplissage d’un étang de 4 hectares ? ».
Thierry Dutilleul, de la Mission Inter-Services de l’Eau et de la Nature (MISEN), ne veut surtout pas stigmatiser les chasseurs (1), les mettre tous dans le même panier, mais il reste que ces dernières semaines, les cas de non respect des arrêtés ce sont multipliés chez ces derniers : « Sur 40 non conformités dans le Nord, nous avons 6 agriculteurs, 3 collectivités, quelques particuliers mais surtout près d’une trentaine d’infractions concernant le remplissage d’étangs avec huttes de chasse ».
Amendes peu dissuasives
Des cas surtout recensés dans le bassin de la Sambre, de la Lys, de l’Yser, autour d’Hondschoote. Trois procédures au pénal sont engagées pour des cas de réitération. « Des étangs ont été remplis il y a deux mois, se sont vidés depuis et certains les remplissaient à nouveau, à ras-bord. C’est inacceptable », peste Thierry Dutilleul. « Le pire c’est que l’amende maximale encourue, de 1500 €, si elle est dissuasive pour les particuliers, ne l’est pas vraiment pour des gens qui louent leurs huttes de chasse plusieurs centaines d’euros la nuit... ». La chasse au gibier d’eau (ouvertures les 21 août et 15 septembre selon les espèces) s’accommode mal de la sécheresse. Forcément. Ses adeptes devront à terme revoir eux aussi, leurs habitudes.
(1) Sollicitée, la Fédération des chasseurs du Nord n’a pas donné suite à notre appel.
