Essonne : un charnier de canards découvert au bord d’un chemin forestier
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Florian Loisy (@florianloisy sur twitter)
20 septembre 2018, 19h27 | MAJ : 20 septembre 2018, 20h12
Une quarantaine de cadavres de volatiles, ni mangés ni brûlés, ont été découverts par des promeneurs il y a une dizaine de jours. Le mystère reste entier sur leur provenance.
Une odeur de putréfaction infâme, qui embaume près d’un demi-hectare de forêt. Et pourtant… Près de dix jours après sa découverte, le charnier de canards abandonné en bordure du GR11 à Soisy-sur-Ecole vient d’être simplement enfoui. « Mais ça sent encore », soupire un couple de promeneurs ce jeudi, dans ce chemin situé à un battement d’ailes d’un centre équestre et du restaurant implanté au lieu-dit « Au saut du Postillon ».
Voici une dizaine de jours, une quarantaine de cadavres de volatiles, ni brûlés, ni blessés, ni mangés, ont été trouvés, tous entassés les uns sur les autres. Aussitôt, la mairie est informée.
« Mais nous n’avons pas la structure pour effectuer des prélèvements ou des analyses afin de savoir si ces animaux étaient malades », indique Philippe Berthon, le maire (SE) de cette commune de 1 100 âmes qui a saisi l’ARS (agence régionale de santé) et la préfecture. « On se demande d’où cela peut venir, d’un élevage ou de chasseurs, poursuit-il. Ni si cela présente un risque sanitaire. On a balisé autour, placé un panneau, puis on a demandé à la préfecture quelles étaient les consignes. »
La Direction départementale de protection des populations (DDPP), en charge de ces questions, a finalement répondu ce jeudi que les services de l’Etat avaient avisé l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) afin d’évaluer le risque constitué par ces cadavres.
Cet organisme public a répondu que « ces canards ne présentaient pas de risque sanitaire au vu du contexte épidémiologique local favorable : aucun indice de maladie contagieuse détecté à ce jour dans les oiseaux de la faune sauvage ou dans des élevages de volailles alentour. » Sans préciser toutefois si des analyses avaient été effectuées sur les volatiles entassés.
Selon l’ONCFS, « il pourrait s’agir de canards sauvages abandonnés à l’issue d’une partie de chasse »
Selon l’ONCFS, « il pourrait s’agir de canards sauvages (colverts) abandonnés à l’issue d’une partie de chasse au gibier d’eau. En effet, ces oiseaux sont généralement prélevés lors de battues appelées levées d’étang. »
Des affirmations qui sont accueillies dubitativement par les habitants de Soisy-sur-Ecole, qui y voient davantage le signe d’une maladie ayant touché un élevage : « Pourquoi les chasseurs ne les auraient pas ramenés pour les manger, alors que la chasse vient seulement de reprendre ? Pourquoi les auraient-ils entassés, alors qu’il leur suffisait de les laisser à l’endroit où ils les ont abattus ? »
Malgré tout, il est vrai que certains partenaires de groupes de chasseurs, contre rémunération ou gratuitement, se chargent parfois de gérer l’enfouissement des animaux tués ou des restes d’animaux dépecés. « Comme dans le bâtiment où les entreprises font payer les gravats qu’ils doivent déposer dans les déchetteries », indique un chasseur.
Avec des dérives dans ce cas-là aussi : « Ces derniers mois, on a pu déposer 5 plaintes pour des dépôts sauvages d’ordures où on avait retrouvé une facture ou une adresse permettant d’identifier le contrevenant, souligne le maire de Soisy-sur-Ecole qui envoie régulièrement ses agents communaux nettoyer les espaces naturels. Plus de 40 m3 sont ramassés chaque année. »
Les cadavres enfouis ce jeudi
Ce jeudi, la DDPP a donc indiqué à la mairie qu’elle pouvait entamer une procédure « de retrait des cadavres d’animaux trouvés morts et dont l’identification ou l’origine ne peut être établie. » La préfecture a ajouté que l’élimination « pouvait être prise en charge par le service public de l’équarrissage puisque aucun propriétaire ne pouvait être identifié. »
Dans la foulée, la municipalité qui attendait une réponse depuis dix jours, a effectué l’enfouissement des cadavres de canards sur le site de leur découverte. Mais le mystère reste entier sur la provenance de ce charnier, dont on ne voit désormais qu’un monticule de terre, une aile abandonnée et des plumes.
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Florian Loisy (@florianloisy sur twitter)
20 septembre 2018, 19h27 | MAJ : 20 septembre 2018, 20h12
Une quarantaine de cadavres de volatiles, ni mangés ni brûlés, ont été découverts par des promeneurs il y a une dizaine de jours. Le mystère reste entier sur leur provenance.
Une odeur de putréfaction infâme, qui embaume près d’un demi-hectare de forêt. Et pourtant… Près de dix jours après sa découverte, le charnier de canards abandonné en bordure du GR11 à Soisy-sur-Ecole vient d’être simplement enfoui. « Mais ça sent encore », soupire un couple de promeneurs ce jeudi, dans ce chemin situé à un battement d’ailes d’un centre équestre et du restaurant implanté au lieu-dit « Au saut du Postillon ».
Voici une dizaine de jours, une quarantaine de cadavres de volatiles, ni brûlés, ni blessés, ni mangés, ont été trouvés, tous entassés les uns sur les autres. Aussitôt, la mairie est informée.
« Mais nous n’avons pas la structure pour effectuer des prélèvements ou des analyses afin de savoir si ces animaux étaient malades », indique Philippe Berthon, le maire (SE) de cette commune de 1 100 âmes qui a saisi l’ARS (agence régionale de santé) et la préfecture. « On se demande d’où cela peut venir, d’un élevage ou de chasseurs, poursuit-il. Ni si cela présente un risque sanitaire. On a balisé autour, placé un panneau, puis on a demandé à la préfecture quelles étaient les consignes. »
La Direction départementale de protection des populations (DDPP), en charge de ces questions, a finalement répondu ce jeudi que les services de l’Etat avaient avisé l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) afin d’évaluer le risque constitué par ces cadavres.
Cet organisme public a répondu que « ces canards ne présentaient pas de risque sanitaire au vu du contexte épidémiologique local favorable : aucun indice de maladie contagieuse détecté à ce jour dans les oiseaux de la faune sauvage ou dans des élevages de volailles alentour. » Sans préciser toutefois si des analyses avaient été effectuées sur les volatiles entassés.
Selon l’ONCFS, « il pourrait s’agir de canards sauvages abandonnés à l’issue d’une partie de chasse »
Selon l’ONCFS, « il pourrait s’agir de canards sauvages (colverts) abandonnés à l’issue d’une partie de chasse au gibier d’eau. En effet, ces oiseaux sont généralement prélevés lors de battues appelées levées d’étang. »
Des affirmations qui sont accueillies dubitativement par les habitants de Soisy-sur-Ecole, qui y voient davantage le signe d’une maladie ayant touché un élevage : « Pourquoi les chasseurs ne les auraient pas ramenés pour les manger, alors que la chasse vient seulement de reprendre ? Pourquoi les auraient-ils entassés, alors qu’il leur suffisait de les laisser à l’endroit où ils les ont abattus ? »
Malgré tout, il est vrai que certains partenaires de groupes de chasseurs, contre rémunération ou gratuitement, se chargent parfois de gérer l’enfouissement des animaux tués ou des restes d’animaux dépecés. « Comme dans le bâtiment où les entreprises font payer les gravats qu’ils doivent déposer dans les déchetteries », indique un chasseur.
Avec des dérives dans ce cas-là aussi : « Ces derniers mois, on a pu déposer 5 plaintes pour des dépôts sauvages d’ordures où on avait retrouvé une facture ou une adresse permettant d’identifier le contrevenant, souligne le maire de Soisy-sur-Ecole qui envoie régulièrement ses agents communaux nettoyer les espaces naturels. Plus de 40 m3 sont ramassés chaque année. »
Les cadavres enfouis ce jeudi
Ce jeudi, la DDPP a donc indiqué à la mairie qu’elle pouvait entamer une procédure « de retrait des cadavres d’animaux trouvés morts et dont l’identification ou l’origine ne peut être établie. » La préfecture a ajouté que l’élimination « pouvait être prise en charge par le service public de l’équarrissage puisque aucun propriétaire ne pouvait être identifié. »
Dans la foulée, la municipalité qui attendait une réponse depuis dix jours, a effectué l’enfouissement des cadavres de canards sur le site de leur découverte. Mais le mystère reste entier sur la provenance de ce charnier, dont on ne voit désormais qu’un monticule de terre, une aile abandonnée et des plumes.